En adaptant pour le théâtre douze nouvelle d'Anton Tchékhov, Gabriel Arout dresse plusieurs portraits d'hommes et de femmes. Chaque tableau met en relief la complexité des rapports entres les deux sexes. Cette comédie fort drôle, prend sa source dans la finesse de l'observation. La succession habile des saynètes, riches en émotions alterne ironie, sentiment, humour et amertume. On découvre un Tchékhov joyeux, loin des plaintes lyriques de La Mouette ou de Oncle Vania. Il nous laisse entendre une petite musique impertinente et mélancolique. Quand un homme de théâtre (Gabriel Arout) sert un autre homme de théâtre (Tchékhov), cela fait de l'excellent théâtre. Djamila et Faustine, unies dans l'adversité, veulent à tout prix empêcher le mariage de leurs enfants. Comment une jeune fille arabe pourrait-elle épouser un blanc-bec catholique ? Et inversement ? Les deux "futures" belles-mères oublient leurs différents pour mieux s'allier contre leur progéniture irrespectueuse de leurs ambitions familiales et sociales. Inch'Allah chez les Bourgeois éclabousse de fous rires tous les préjugés générateurs de tant d'incompréhension entre gens "bien pensants". Cette comédie fait un bien fou car elle se moque du politiquement correct. Indispensable par les temps qui courent.
(de 4 à 13 hommes et de 2 à 9 femmes)