Le capitaine Edgar et sa femme Alice vivent en tête-à-tête dans une forteresse isolée du reste de l’humanité. Après avoir renoncé à toute vie sociale, leur désamour conjugal dérive vers la haine et la cruauté en attendant une mort libératrice.
Avec cette œuvre théâtrale écrite en 1900, August Strindberg porte une nouvelle fois un regard critique sur les modèles traditionnels du mariage et de la famille. Reconnu pour sa misogynie, l’auteur suédois signe ici un naufrage conjugal entre deux êtres enchaînés par la ruse, le chantage et le mensonge. La visite de Kurt, cousin de l’ancienne actrice, éveille la curiosité du couple. Tel un touriste en enfer, il devient alors le principal jouet des deux résidents de cette île désertée. Entre vaudeville et tragédie, le metteur en scène grenoblois Benjamin Moreau donne un ton exaspéré, excessif et mélodramatique au jeu des trois acteurs qui se prêtent à une véritable guerre de tranchées dont seule la mort peut les sauver de ce gouffre de solitude.