Marjorie Nakache est metteuse en scène et comédienne. En 1984, elle fonde le Studio Théâtre de Stains et s'emploie très rapidement à travailler main dans la main avec les élèves et les associations qui bordent la structure. Si la création est au centre des préoccupations, il n'en demeure pas moins qu'il ait été primordial et ce, dès le départ, de mettre en oeuvre tout ce qui lui était donné pour travailler non pour, mais avec les gens qui, selon elle, font le théâtre. Il s'agissait donc de tirer profit du milieu dans lequel prenait racine le Studio Théâtre et d'en faire émerger la beauté de la créativité. L'action faisant l'individu, pour paraphraser l'artiste, il n'était pas question de prendre la parole à la place des habitants de la banlieue où s'insère le Studio. Force de cette expérience, Marjorie Nakache s'inscrit dans la lignée de ces dramaturges et metteurs en scène qui cherchent à donner corps au rêve : en mars 2017, l'artiste mettait en scène Rêver peut-être au Studio Théâtre de Stains, pour conférer aux habitants de Stains l'attention brute, simple, d'une caméra qui tend à délimiter la vérité par l'image. En 2018, la metteuse en scène fait appel à Mohamed Kacimi qui, après avoir déjà écrit Babylon City pour le Studio Théâtre de Stains, écrit cette fois Tous mes rêves partent de Gare d'Austerlitz, faisant entendre la voix de femmes en milieu carcéral. La metteuse en scène poursuit depuis ses ambitions sur le terreau de ses convictions avec, récemment, une mise en scène d'une adaptation des Confessions de Jean-Jacques Rousseau par Xavier Marcheschi.