Fils du chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu, Gustave Flaubert est né à Rouen en 1821. En 1844, il entreprend, selon le désir de ses parents, des études de droit à Paris où il mène une vie de bohème vouée à l’écriture. Il y rencontre le sculpteur James Pradier, l’écrivain Maxime Du Camp (son futur grand ami) et le poète Victor Hugo. Une maladie nerveuse lui fait abandonner le droit. Installé à Croisset, son existence solitaire est entrecoupée de séjours à Paris où il retrouve son amante, la poétesse Louise Colet, avec qui il entretient une liaison houleuse longue de dix ans dont témoigne une correspondance abondante. En 1846, son père et sa jeune sœur décèdent. Le premier lui lègue une fortune suffisante pour lui permettre de se consacrer à l’écriture. La seconde lui laisse une petite fille qu’il prend à sa charge. Au retour de son voyage en Orient, il commence à écrire Madame Bovary qui paraît en 1857 et lui vaut d’être poursuivi pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs » (il est finalement acquitté, contrairement à Charles Baudelaire et ses Fleurs du Mal). Salammbô remporte en 1862 un succès plus grand que L’Éducation sentimentale, roman d’apprentissage aux nombreux éléments autobiographiques publié en 1869. Gustave Flaubert est alors épuisé par sa maladie nerveuse et des difficultés financières. En mai 1880, il meurt, laissant inachevé son roman Bouvard et Pécuchet qu’il songeait à sous-titrer « Encyclopédie de la bêtise humaine ». Admiré pour son style littéraire et critiqué pour des raisons morales,  Gustave Flaubert s’impose en tant qu’écrivain dans la seconde moitié du XIXe siècle. Influencé par Honoré de Balzac, il s’inscrit dans le mouvement réaliste, entre le roman psychologique (Stendhal) et le mouvement naturaliste (Zola et Maupassant se considèrent les héritiers de Flaubert). En 1931, sa nièce lègue à la Bibliothèque historique de Paris le manuscrit de L’Éducation sentimentale, ainsi que trente-six carnets de voyage et de lecture.