N'écoutant que son envie de raconter des histoires, quels que soient les moyens d'expression, Julien Sibre a tout de suite commencé par mettre en scène des spectacles dans lesquels il jouait également. À peine sorti du lycée, il adapte successivement Monsieur Verdoux d'après le film de Chaplin, et Docteur Jekyll et Mister Hyde, d'après l'oeuvre de Stevenson. Il réalise en même temps son premier court métrage, Blockhaus. 

Puis ils revient au théâtre, avec trois pièces courtes de Tchékov et Le Legs de Marivaux. Sa vision décalée de ces pièces plus classiques fait volontiers intervenir un univers sonore riche, qui apporte à la mise en scène une dimension singulièrement cinématographique.

Abandonnant pour un temps la mise en scène, il parfait sa formation aurpès de Béatrice Agenin et Philippe lelièvre, puis joue dans des textes de Musset, Gide, Dubillard et Ionesco. Il incarne aussi Saint Just au Théâtre de la Tempête sous la direction de Philippe Crubézy, et même Nicolas Sarkozy dans une farce sanguinaire : Haro sur les gueux !

C'est avec les Exercices de style de Raymond Queneau qu'il revient à la mise en scène — collective, cette fois —, spectacle qu'il jouera plus de trois cents fois entre le Théâtre du Ranelagh, le Café de la Gare et le Lurcenaire. On y retrouve une bande sonore foisonnante et un grand nombre de références cinématographiques qui deviennent la marque de son travail d'artiste. Pendant cette période, il réalise également deux courts métrages, Acting Spirit et Râ, qui a reçu de nombreux prix en France et à l'étranger. Son quatrième film, En pleine tête, commence à son tour sa tournée des festivals.

C'est donc très, naturellement qu'il a voulu lier pour la mise en scène du Repas des Fauves le théâtre et le cinéma, et conjuguer ses talents de metteur en scène et de comédien. Il y incarne Vincent, dandy homosexuel et maître en philosophie. Le travail de Julien Sibre sur le texte de Vahé Katcha se voit récompensé par trois Molières en 2011 : adaptateur, metteur en scène et spectacle privé. Une reconnaissance de la critique, en écho au formidable succès public que remporte le spectacle.