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Carlo Goldoni est né à Venise le 25 février 1707, dans une famille bourgeoise où l’on aime le théâtre, d’où sa vocation précoce. Il rejoint son père médecin à Pérouse en 1719, où il suit les cours d’un collège de Jésuites. Il poursuit ses études à Rimini chez les Dominicains. À 14 ans, il s’enfuit avec une troupe de comédiens et va retrouver sa mère à Chioggia. En 1723, il suit les cours de l’université de Pavie, tout en restant collégien. Expulsé, il retourne à Chioggia. Il veut poursuivre ses études à l’université de Modène, mais doit les interrompre à cause d’une crise d’hypochondrie : Sa vie durant, il se plaindra de « ses vapeurs noires » qui l’empêchent de travailler. Il termine ses études de droit et exerce son métier d’avocat jusqu’en 1747 où il plaide encore à Pise, tout en écrivant pour le théâtre. Auparavant, en 1734, le directeur du théâtre San Samuele à Venise, Giuseppe Imer, l’engage comme poète du théâtre. Jusqu’en 1740, il écrira pour lui de nombreuses pièces, dont Bélisaire, tragédie qui connaît un vif succès. Il écrit en même temps pour le théâtre musical San Giovanni Grisostomo des livrets d’opéra. Il suit les comédiens d’Imer en tournée à Padoue, Vérone et Brescia. En 1736, il se marie avec la fille d’un notaire, Nicoletta Connio, qui sera une épouse attentive, toujours dans l’ombre de son mari. En 1749, de retour à Venise, il devient poète de la compagnie Girolamo Medebach, directeur du Théâtre Sant’Angelo, pour lequel il s’engage à écrire seize comédies pour la saison 1750. Pari tenu. Dans la première, Le Théâtre comique, il expose ses idées nouvelles sur le théâtre et l’art de jouer. Suivront Le Café, Pamela, Les Cancans. En 1752, il signe un nouveau contrat avec Antonio Vendramin pour le théâtre San Luca. Il devra fournir huit pièces par an : parmi elles se trouvent Le Philosophe anglais, Les Bonnes Ménagères, Il Campiello. Sa pièce la plus connue, La Locandiera, date de 1753. Tout au long de sa carrière, Goldoni a cherché à réformer le théâtre et la commedia dell’arte abâtardie. Alors qu’en 1745 il a composé pour le grand acteur Antonio Sacchi un canevas, il réécrira entièrement la pièce, quelques années plus tard, Le Serviteur de deux maîtres. Ses ennemis sont l’abbé Chiari, et plus tard Carlo Gozzi qui déteste le réalisme et prône la commedia dell’arte et les masques. En 1761, la polémique s’envenime. Dans L’Amour des trois oranges, le comte Gozzi ridiculise ses deux ennemis, Chiari et Goldoni. Celui-ci, las des querelles, accepte alors la proposition de la Comédie Italienne de Paris et quitte Venise. Voyage sans retour. Il fait ses adieux avec Une des dernières soirées de Carnaval et prend le chemin de Paris où il arrive en 1762. Mais déçu par le travail de la Comédie Italienne, il la quitte en 1765. Il fréquente alors la cour. Nommé professeur d’italien de la princesse Adélaïde, sœur de Louis XV, il loge à Versailles jusqu’en 1769. Le roi lui accorde une pension de trois mille six cents livres. Il écrit Le Bourru bienfaisant en français. La pièce est jouée avec succès à la Comédie-Française en 1771. De 1775 à 1780, il loge de nouveau à Versailles, nommé professeur d’italien des sœurs de Louis XVI. À la fin de sa vie, à Paris, de 1783 à 1787, il rédige ses Mémoires. Il est à moitié aveugle et très pauvre : En 1792, la Législative lui supprime sa pension. Le 7 février 1793, Marie-Joseph Chénier plaide la cause du « réformateur italien » et la Conven-tion la lui rétablit. Il part le lui annoncer mais Goldoni est mort le 6 février. Nicoletta lui survivra encore deux ans. L’œuvre de Carlo Goldoni est très abondante : environ deux cents ouvrages, drames, comédies, livrets d’opéra, poésies, lettres, Mémoires. De son vivant, plusieurs éditeurs publieront son théâtre : Bettinelli, Pitteri, Pasquali, et Zatta : quarante-quatre tomes de 1788 à 1795. (Huguette Hatem)
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