Hans Christian naît à Odense, en Fionie, troisième île du Danemark, dans un quartier pauvre, au sein d’une famille tout aussi pauvre. La vie de sa grand-mère, misérable, lui inspirera plus tard La Petite Fille aux allumettes. Enfant unique, il s’invente une sœur comme compagne d’infortune : c’est la naissance dans son esprit du couple de Kay et Gerda, qu’il couchera sur le papier dans La Reine des neiges. À 14 ans à peine, fort d’une jolie voix, il rejoint Copenhague des rêves plein la tête, en tentant de s’intégrer dans le milieu du théâtre. Sans trop de succès. En 1822, Hans Christian publie sa première pièce : La Chapelle dans une forêt. De très nombreux textes suivent, poèmes, romans, nouvelles… Il rencontre enfin le succès sept ans plus tard avec la publication de son récit Voyage à pied du canal de Holmen à la pointe Est d’Amager. Au théâtre pourtant, et malgré la rédaction de plusieurs pièces, il enchaîne les déboires. Le milieu littéraire, dit-il dans ses biographies, est extrêmement dur avec lui. En 1832, il entame la rédaction de contes pour enfants et commence à voyager. En Angleterre, en Allemagne, en France, en Turquie, où il se lie avec ses illustres contemporains : Dickens, Balzac et Lamartine, Ibsen… Surtout, il en tire de nombreux récits de voyage qui composent une grosse partie de son œuvre. Il publie parallèlement des romans (L’Improvisateur en 1835, Rien qu’un violoneux en 1837), des recueils de poèmes et, bien sûr, des contes, jusqu’en 1842. Il en aurait écrit en tout cent cinquante-six, parmi lesquels La Princesse au petit pois, La Petite Sirène, Poucette, Les Habits neufs de l’Empereur, Le Rossignol et l’Empereur de Chine… Devant cette littérature nouvelle, la critique danoise reste longtemps mitigée, voire agressive. Avant que la traduction de ses contes en allemand entraîne un succès fulgurant. La renommée d’Andersen s’étend vite jusqu’aux États-Unis. Ancien Vilain Petit Canard du monde des lettres, il est adulé partout jusqu’à être appelé par le roi Christian IX pour être conteur de ses enfants. Hans Christian continue de voyager en Europe où il tisse nombre d’amitiés prestigieuses et poursuit l’écriture de ses contes jusqu’en 1872. Il meurt en 1875 à Copenhague à l’âge de 70 ans, sans grande fortune : la faute à une absence d’accord international sur les droits d’auteur. Même s’il s’est parfois défendu d’être un « auteur pour enfants », Andersen restera comme ce poète excentrique qui inventa un genre littéraire nouveau, aujourd’hui traduit partout dans le monde.  (Jean Talabot)